La succession de Samuel Schmid offre pour l’instant des airs de déjà vu. On se croirait revenu une année en arrière. La concordance mathématique est de retour. Comme si l’UDC n’avait pas choisi elle-même d’entamer une cure d’opposition qui paraît lui avoir apporté plus de maux que de remèdes.
Comme il y a un an aussi, le débat se cristallise autour de la seule personne de Christoph Blocher. C’est le «tout sauf Blocher»: pourvu que le candidat soit «respectueux de l’Etat de droit», ce qui ne paraît pas trop demander en démocratie. Comme si l’UDC n’avait pas exclu et décidé d’exclure à l’avenir les représentants élus par l’Assemblée fédérale sans avoir reçu l’onction du parti.
L’élection du 10 décembre 2008 devrait donc tout être sauf la répétition du 12 décembre 2007. Il ne s’agit plus de décider de ne plus gouverner avec l’UDC mais de décider si l’on peut à nouveau gouverner avec ce parti. Pour savoir si on fait équipe, il est légitime de poser quelques conditions de fond, pas seulement au candidat, mais aussi au parti qui le présente. Aujourd’hui encore plus qu’hier (DP 1753), la question de la poursuite de la voie bilatérale est incontournable.
Coïncidence du calendrier, l’élection complémentaire intervient au moment de la campagne en vue de la votation capitale du 8 février prochain sur les accords bilatéraux avec l’Union européenne. En liant extension et reconduction contre l’avis du Conseil fédéral, le Parlement a voulu jouer à quitte ou double notre avenir européen (DP 1776). Il doit aujourd’hui assumer les conséquences de ce choix discutable.
Occupée à courir derrière ses jeunes, dépassée par sa base, l’UDC va probablement faire activement campagne pour le non. Or, «qui choisit le non se met en marge des responsabilités communes» (DP 1753). Choisir un candidat UDC partisan de la voie bilatérale, ou, pour reprendre la formule du docteur ès girouettes Christophe Darbellay, «qui a manifesté son opposition aux bilatérales pour des raisons électoralistes» est insuffisant. Peu importe également que le candidat sache situer Bruxelles sur une mappemonde. Un candidat issu d’un parti qui combat la voie bilatérale est résolument inéligible (DP 1800). A moins de deux mois d’un scrutin aussi essentiel, on ne peut choisir de faire entrer le loup dans la bergerie.
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