En mai 2004, le peuple a balayé la 11ème révision de l’AVS. Principal motif de ce rejet, la promesse non tenue par le Parlement de mettre les moyens nécessaires à la flexibilisation de l’âge de la retraite. Un an plus tard, l’Union syndicale suisse lançait son initiative «Pour un âge de la retraite flexible». Malheureusement, le modèle ne propose pas une solution flexible. Garantir une rente complète à partir de 62 ans pour tous les revenus inférieurs à 120’000 francs, c’est en réalité abaisser l’âge de la retraite pour l’immense majorité de la population. Or le vieillissement de cette population comme les incertitudes de l’évolution économique appellent une réforme plus profonde et moins schématique.
Giulano Bonomi, un spécialiste des politiques sociales, a mis en évidence trois conditions pour un système de retraites durable: une flexibilisation de l’âge de la retraite, une rente dont le montant dépend de l’évolution démographique et économique et un traitement préférentiel compensant la pénibilité du travail. En Suède dans les années 90, tous les partis politiques ont soutenu un modèle basé sur trois piliers: une rente de base financée par le budget, une première rente complémentaire financée par les employeurs et fonction de la durée de la vie active, une deuxième rente complémentaire relevant d’une assurance obligatoire payée par les salariés par prélèvement de 2,5% de leur salaire. La rente de base est versée à partir de 65 ans, mais la retraite est possible dès 61 ans. Le niveau des rentes est déterminé par le rapport entre salariés et rentiers, par l’évolution des salaires et l’inflation.
Les partis helvétiques ont là un modèle pour éviter les interminables débats qui plombent chaque révision de l’AVS et les déséquilibres financiers qui guettent les assurances sociales.
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