Les délégués de l’Union syndicale suisse ont décidé à l’unanimité de ne pas lancer le référendum contre la reconduction et l’extension de la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne. Ils ont même admis l’impact positif de cet accord sur l’emploi.
Mais, contre toute logique, l’USS attendra la campagne référendaire pour fixer son mot d’ordre, espérant ainsi obtenir un renforcement des mesures d’accompagnement. Elle laisse le champ libre aux patrons, qui déjà partent en campagne. Même l’aile économique de l’UDC, emmenée par l’entrepreneur et conseiller national Peter Spühler, va s’engager pour la libre circulation, contre son parti si nécessaire. Les syndicats vont donc rester l’arme au pied, renonçant à mobiliser dès à présent leurs troupes avec leurs propres arguments, un engagement indispensable pour faire triompher le camp du oui.
Avant la votation populaire de 2000, l’USS avait déjà opté pour cette tactique risquée (DP 1385). Risquée car elle fait le jeu des isolationnistes qui se fichent de l’avenir du pays et de son économie, tout occupés à engranger les dividendes des peurs qu’ils ne cessent de stimuler dans l’opinion. Et contreproductive car elle ne peut qu’affaiblir les syndicats: à brandir une menace qu’ils ne peuvent sérieusement mettre à exécution, ils érodent leur crédibilité.
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