Autorités et organisateurs s’emploient à faire de la coupe d’Europe de football une grande fête populaire. Des centaines de bénévoles contribueront à la réussite de l’événement et les collectivités publiques ont participé pour environ 180 millions de francs. Mais derrière l’événement festif et sportif, une impressionnante machine à fric est à l’œuvre. Une réalité que le fisc helvétique fait mine d’ignorer, comme le révèle le Tages Anzeiger dans son édition du 3 mai dernier.
L’UEFA, dont le siège est à Nyon, emploie 250 personnes. Mais, considérée comme une société d’utilité publique, elle ne paie pas d’impôt, quand bien même la seule Ligue des champions lui rapporte plusieurs centaines de millions chaque année. Euro 08 va générer un bénéfice que l’UEFA elle-même estime à 1,1 milliard de francs. Deux filiales de l’Union s’occupent de la gestion du tournoi: Media Technologies SA qui produit les programmes télévisés et Euro 2008 SA. Mais comme ces filiales sont conçues pour ne pas faire de profit, elles ne paieront pas d’impôt sur les bénéfices. L’UEFA, au bénéfice d’un accord avec les administrations fiscales fédérale et vaudoise, versera quelques dizaines de millions à titre d’impôts et de taxes (TVA, utilisation des infrastructures). A titre de comparaison, la facture fiscale d’une entreprise engrangeant un bénéfice de cet ordre serait de l’ordre de 200 à 300 millions de francs. Certes l’UEFA redistribue la grande partie du bénéfice de l’Euro 08 aux sections nationales. Reste à sa disposition plus de 50 millions.
Une soixantaine de fédérations sportives internationales ont choisi la Suisse pour y établir leur siège. L’utilité publique y trouve un climat fiscal particulièrement amical. Combien de temps encore cette fiction va-t-elle perdurer?
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