Plusieurs organisations helvétiques font signer une pétition pour que soit augmentée à 0,7% du PNB l’aide suisse au développement. Une pression nécessaire quand on sait que cette aide n’est pas épargnée par les mesures d’économies budgétaires. La Suisse, avec 1,68 milliards de $ (2007) – 0,37% de son PNB –, ne pointe qu’au 12ème rang des 15 pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE.
On peut bien sûr discuter de la pertinence d’un tel critère qui ne tient pas compte de la qualité de l’aide. Mais il est un phénomène plus déterminant encore qui plombe le développement des pays pauvres: l’évasion fiscale. Les estimations sont certes peu précises, mais l’ordre de grandeur représente un multiple des sommes consacrées à l’aide par les pays riches. Global, le périodique d’alliancesud, la communauté de travail des principales organisations suisses d’aide au développement, cite l’évaluation d’un expert du Réseau international pour la justice fiscale (www.taxjustice.net): un flux annuel d’argent non déclaré entre 1’000 et 1’600 milliards de $, dont la moitié en provenance des pays en développement. Une partie non négligeable de ces fonds sont déposés en Suisse, protégée par le secret bancaire, puisque l’évasion fiscale n’est pas considérée chez nous comme un délit de caractère pénal.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) conduit actuellement une campagne de sensibilisation contre le travail au noir en affichant le slogan «L’argent au noir sent mauvais». L’argent de l’évasion fiscale, qui prive les budgets des pays pauvres des moyens nécessaires à leur développement n’a-t-il pas d’odeur?
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