Pas facile d’investir son argent dans des activités respectant le social, l’environnement ou d’autres critères éthiques. La Déclaration de Berne et la Fédération romande des consommateurs éditent un guide pour piloter l’épargnant dans le foisonnement des placements offerts sur le marché. Le choix n’est pas simple. Les propositions d’investissement sont souvent peu transparentes. Et il faut être soi-même au clair sur ce que l’on veut.
Le partisan du placement responsable écartera d’emblée les hedge funds, les sociétés de private equity et autres requins de la finance. Il s’éloignera des produits dérivés qui sont d’une opacité quasi-totale. L’idéaliste pur passera par la BAS, la banque alternative. Son argent placé à un intérêt inférieur à 1% financera un projet dans le secteur de son choix allant de l’agriculture biologique à des «projets femmes». L’altruiste soutiendra également les sociétés de microcrédit.
Entre ces extrêmes, celui qui cherche à mettre en balance ses convictions et ses intérêts purement financiers tentera sa chance auprès de la nuée des fonds de placement qui s’affichent comme respectueux du développement durable et qui sont de natures très diverses. Certains d’entre eux regroupent essentiellement les grandes entreprises cotées en Bourse. Notées selon une série de facteurs environnementaux ou sociaux, les sociétés sont retenues à partir d’un certain nombre de points positifs, même si certains de leurs comportements suscitent la polémique. Ainsi BP figure fréquemment dans les fonds durables alors que ses oléoducs rouillés ont déséquilibré l’écosystème de l’Alaska. D’autres fonds sélectionnent les entreprises selon leur type d’activité comme le traitement de l’eau ou le développement des énergies renouvelables. Mais là également on peut trouver des moutons noirs. Ainsi Syngenta, choisie pour sa méthode performante de production des agro-carburants, fabrique également des pesticides mortels. Certaines banques ou institutions qui offrent des fonds durables s’entourent d’un comité consultatif externe auquel peuvent participer le WWF ou d’autres organisations à but idéal. Leurs offres d’investissement gagnent ainsi en crédibilité.
Reste, au-delà des critères de choix idéaux en faveur de tel ou tel fonds, la question du rendement et de la sécurité. Très prudent, le guide de l’argent responsable reconnaît que le risque est inhérent à tout placement. Quant au rendement, il est fort variable. Nous n’en saurons pas plus et sommes renvoyés aux conseils du spécialiste bancaire. Mais le guide nous ouvre certaines pistes en privilégiant les banques Migros, Coop, Raiffeisen, la Banque cantonale de Zurich, Sarasin, Vontobel et Pictet. Les grandes banques sont invitées, quant à elles, à mettre sur pied des normes de comportement durable.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!