Un lecteur rappelle l’origine du cinéma lausannois Le Bourg, prochainement amené à disparaître.
Jacques Guyaz a consacré (dans DP n° 1467) un article sur l’état de la distribution cinématographique en Suisse. Fort bien, sauf qu’il traite bien légèrement la critique de cinéma suisse alémanique, oubliant Ð ou ignorant Ð la compétence et la culture exceptionnelles de gens comme Martin Schlappner ou Martin Schaub, qui se sont succédé à la NZZ. En revanche, on lit avec plaisir qu’il considère comme « historiques » les deux salles « d’art et d’essai » qui vont se fermer à Lausanne. C’est discutable pour le Lido, mais évident pour le Bourg.
Ouvert en 1913, le Bourg, que Jacques Béranger dirigea dans les années vingt, est actuellement un des derniers exemplaires existants des petites salles d’avant la Première Guerre : local tout en longueur, fosse pour le piano, etc. A ce titre, c’est en effet un monument historique, qui mériterait protection, voire classement, si les services cantonaux compétents Ð ce qui, en l’occurrence, est une façon de parler… Ð, avaient compris qu’une salle de cinéma vieille de près d’un siècle est un témoin de son temps aussi précieux qu’un bâtiment locatif de 1880 ou un palais de l’indéfinissable style Rumine. Le Métropole a été classé. Pourquoi pas le Bourg, plus ancien et plus exceptionnel ?
Rémy Pithon, Allaman
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