Non, il ne s’agit pas des grandes fortunes qui cherchent tranquillité et discrétion dans notre pays. Mais plus simplement des immigrés actifs sur le marché du travail helvétique. Parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) la Suisse connaît la plus forte proportion de résidents étrangers, dépassée par le seul Luxembourg. Et même si elle simplifiait sa procédure de naturalisation, cette proportion resterait plus élevée que dans les pays européens. Dans sa dernière étude économique consacrée à la Suisse, l’OCDE consacre tout un chapitre à notre politique à l’égard des étrangers. Pour montrer à quel point l’immigration a contribué à la richesse du pays et pour recommander de mieux valoriser ce capital humain.
Entre 1982 et 2005, le produit intérieur brut a crû de 0,9% par an en moyenne. Plus de la moitié de cette croissance (0,5%) est à mettre au compte de la population immigrée. Certes, mais cette population ne pèse-t-elle pas lourdement sur les assurance sociales? L’OCDE a beau eu chercher, elle n’a pas trouvé la moindre étude exhaustive sur ce sujet. Même si le nombre des étrangers bénéficiaires de l’aide sociale a progressé ces dernières années, l’organisation estime que les immigrants rapportent plus à l’Etat qu’ils ne lui coûtent. Voilà qui nous change de la dénonciation systématique des «profiteurs», médiatiquement montés en épingle à partir de cas particuliers.
Cet apport pourrait même augmenter si la Suisse prenait des mesures telles que la reconnaissance facilitée des diplômes et qualifications acquis à l’étranger, un soutien plus prononcé à l’apprentissage des langues nationales, l’encouragement à la scolarisation précoce des enfants de migrants et l’abandon de la sélection au cycle d’orientation.
Une politique d’intégration tablant sur le développement des compétences et le respect des individus peut contribuer à la prospérité économique. Contrairement aux prétentions des nationalistes conservateurs qui prétendent sauver la patrie par la discrimination et l’isolement.
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