La politique suisse, c’est simple comme bonjour. Prenons comme exemple au hasard l’élection du Conseil fédéral. C’est l’Assemblée fédérale, soit la réunion des deux Chambres, qui élit le gouvernement lors de la session qui suit le renouvellement du Conseil national. Traditionnellement, le deuxième mercredi: nous y sommes presque, ce sera le 12 décembre.
La composition de ce gouvernement se définit par une formule algébrique, autrefois qualifiée de magique, qui permet de répartir les sept fauteuils. Cela peut aussi être comparé à une course de ski: les trois partis arrivés les premiers aux élections ont chacun deux points, pardon deux sièges, et le quatrième obtient le dernier fauteuil. L’UDC a coupé la ligne d’arrivée en tête et a donc droit à deux sièges. De même, pour le PS, qui a sauvé sa 2ème place malgré quelques fautes de trajectoire.
Pour la 3ème place, c’est plus compliqué: le PDC a 46 sièges et le PRD 43. Mais, les radicaux ont quasiment absorbé leurs cousins libéraux, qui ont 4 sièges, ce qui les replace en 3ème position. Le PDC s’est allié aux verts libéraux et aux évangéliques pour obtenir 52 députés. Le PDC peut donc prétendre à une place sur le podium et va revendiquer un deuxième siège, au détriment de l’actuel 3ème, le PRD. Mais, au milieu de la législature: normal, puisqu’ils sont presque à égalité. Et, comme un grand Valaisan (Darbellay) risque de remplacer un autre grand Valaisan, on ne verra pas trop le changement.
Les verts sont arrivés en 5ème position, malgré une belle seconde manche. Comme le président du PS, on ne comprend donc pas pourquoi ils revendiquent un siège au Conseil fédéral au détriment de ceux qui sont arrivés en tête. Même s’ils ont des mathématiciens dans leurs rangs, les écologistes n’ont rien compris à la politique pour les nuls ni au ski.
Ah, une chose. Si vous pensez que la politique, c’est de savoir comment financer les retraites d’une population vieillissante, comment régler les rapports sociaux dans une société virtuelle et interconnectée, ou comment faire vivre ensemble une population toujours plus nombreuse sur un territoire exigu, vous vous trompez de boutique.
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