Les autres partis gouvernementaux ne semblent pas encore s’être remis de la victoire électorale de l’UDC. Depuis le 21 octobre dernier, leur silence est assourdissant. Alors que les conservateurs-nationalistes labourent sans relâche le terrain. Début novembre déjà, le groupe parlementaire a tenu conférence de presse pour marteler ses slogans habituels – baisse des impôts et réduction des dépenses, non à l’Union européenne, rétablissement de la sécurité – et affirmer sa prééminence de vainqueur: c’est à l’UDC qu’il appartient de “remettre de l’ordre”, après “une décennie de la gauche et de ses alliés” qui n’a apporté à la Suisse qu’endettement, impôts et taxes, insécurité et déferlement d’immigrants. Les “alliés” devraient apprécier. Le président de l’UDC a confirmé à l’issue de l’entretien de Watteville réunissant une délégation du Conseil fédéral et les directions des partis gouvernementaux, en déniant aux “petits partis” la capacité de fixer les lignes directrices de la législature, un rôle qui revient au “vainqueur”.
Les “petits partis”, et en particulier les radicaux, mettront-ils encore longtemps à comprendre qu’il n’y a pas de concordance possible avec une formation qui fait preuve d’une telle arrogance et d’un pareil mépris pour ses partenaires? Qu’un programme, même minimum, relève de l’impossible avec une formation politique qui se complaît dans les slogans et ne montre aucun intérêt à résoudre concrètement les problèmes?
Ce programme, c’est sans l’UDC que les partis gouvernementaux doivent l’élaborer, chacun lâchant du lest pour trouver des solutions aux dossiers les plus urgents – financement des assurances sociales, réforme de l’assurance-maladie, développement des rapports avec l’Europe, politique énergétique et climatique, formation notamment. C’est en menant à bien de tels projets que ces partis, majoritaires au parlement faut-il le rappeler, pourront affaiblir une UDC se nourrissant exclusivement du mécontentement populaire face à l’incapacité à répondre à ces problèmes. En commençant par élire un Conseil fédéral libéré de corps étrangers à la concordance.
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