Dans l’interview accordée au “Matin” et publiée le 25 août, Christoph Blocher déclare que, s’il n’était pas réélu au Conseil fédéral, il serait dangereux car il connaît le mode de fonctionnement du Conseil fédéral.
On retrouve le chantage qui a précédé et préparé son élection, il y a quatre ans. Sauf que, aujourd’hui, ce chantage il l’exerce lui-même, comme magistrat, à propos de sa propre réélection. C’est indigne de la fonction. Que la classe politique n’ait pas réagi est révélateur du degré d’accoutumance que, hélas, elle a atteint.
Le chantage signifie que, en cas de non-réélection, serait menée une politique d’opposition systématique, comme un affrontement de pouvoirs, au mépris de l’intérêt commun. Comment un magistrat en fonction peut-il tenir de tels propos sans être disqualifié ?
Or, il sera soumis, comme Conseiller fédéral, au jugement et au vote des Conseillers nationaux et des Conseillers aux Etats élus en octobre prochain. Il importe donc que les candidats fassent savoir, préalablement, avant les élections, s’ils acceptent ou rejettent le chantage blochérien. La question dépasse les clivages partisans. C’est une question de défense de la démocratie d’honneur politique.
Et comment pourrait-on accepter que Christoph Blocher devienne, en 2009, le président de la Confédération ?
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