D’accord avec Alex Dépraz pour ce qui est de l’initiative de l’UDC. Le scénario des nationaux-conservateurs est maintenant bien rodé. Proposer une mesure simple et radicale à un problème d’actualité qui a frappé l’opinion, une manière de montrer que, contrairement aux autres formations politiques, le parti est à l’écoute de la population et prompt à réagir. Le tout sans souci aucun de faisabilité et d’efficacité.
Mais attention de ne pas pécher par excès contraire. Face à la délinquance, la prévention seule ne fait pas le poids. Education et réhabilitation certes, mais sans exclure la sanction. Les réactions à gauche aux propositions des socialistes zurichois Chantal Galladé, candidate au Conseil des Etats, et de son collègue le pénaliste Daniel Jositsch, qui vise un siège au Conseil national, ne sont guère compréhensibles. Prétendre que ces deux camarades succombent aux sirènes de l’UDC, c’est leur faire un mauvais procès. La proposition qui a fait les gros titres – prévoir des peines privatives de liberté pour les jeunes au-dessous de 15 ans – a été sortie de son contexte. Il ne s’agit pas de mettre systématiquement en prison des mineurs de moins de 15 ans, mais d’ouvrir la possibilité exceptionnelle de mise en détention dans un établissement approprié lorsque cette limite d’âge n’est pas tout à fait atteinte. Quant aux autres mesures, elles concernent dans leur majorité l’éducation.
Galladé et Jositsch ont compris que le discours apaisant – qui va de la négation du phénomène au rappel que le dispositif légal est suffisant – fait le lit de l’UDC. Et que pour contrer le simplisme séducteur de ce parti, il est nécessaire d’affirmer des positions claires et concrètes.
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