La onzième Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne est datée du 29 juin. Pour reprendre la terminologie du Guide Vert, elle mérite le détour. Sous le titre «Zurich veut s’offrir la tête de L’Hebdo», on apprend que Markus Gisler, fondateur en 1989 de Cash, regrette la disparition de cet hebdomadaire non rentable. Il se demande pourquoi Ringier ne fait pas de même pour L’Hebdo qui perd de l’argent depuis 2002. Et bon nombre de journalistes alémaniques pensent comme lui.
Le ton est donné. La lettre entend publier ce que tait la grande presse. Son responsable, Christian Campiche, journaliste reconnu dans la profession, entend mener avec rigueur une information indépendante des pressions économiques en couvrant le large spectre d’intérêts qui était celui du Journal de Genève et Gazette de Lausanne. La onzième lettre épingle les Verts vaudois sponsorisés par l’économie. Elle raille la rédactrice en chef d’un magazine pour adolescente qui ne veut s’intéresser qu’au maquillage, à la mode et aux potins de stars. Une revue de presse du Times of India nous montre comment le quotidien gouvernemental de New Delhi voit l’actualité internationale. Vision largement décalée par rapport à la presse européenne.
Le site Internet www.journaldegeneve.ch et www.gazettedelausanne.ch décrit la genèse et le fonctionnement cette nouvelle publication. Elle est éditée par l’Association des amis des défunts quotidiens et distribuée exclusivement par abonnement. Mais, à l’échéance du délai hebdomadaire, la lettre est publiée sur le site.
Le produit est bon. Reste à prouver que son montage financier est adéquat. L’abonnement annuel coûte 750 francs. Les étudiants et journalistes jouissent d’un tarif préférentiel de 250 francs. Si les quelque 650 Amis de l’association acceptaient de mettre la main au porte-monnaie, le budget serait plus que largement suffisant pour financer les coûts: un équivalent plein temps de journaliste, des piges et les frais d’impression et d’administration. Mais l’amitié ne va pas toujours jusqu’à 750 francs. Le mode de financement pourrait connaître de rapides retouches.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!