La démarche avait débuté en fanfare. Programme d’allégement budgétaire, puis programme d’abandon des tâches visaient d’abord des économies. L’exercice aurait pu répondre à une logique de réorganisation. Seuls le rabot et la scie ont été utilisés (DP 1642).
Puis, dans la foulée, le Conseil fédéral a initié une réforme de l’administration sur trois ans, qui doit aboutir à la fin de cette année. Le Conseil fédéral est satisfait des résultats obtenus sous la houlette du trio Merz, Calmy-Rey, Blocher, appuyé par la chancelière Huber-Hotz. Tel n’est pas l’avis de la commission de gestion du Conseil des Etats. Au final, on peine à reconnaître l’ambition initiale, à savoir renforcer la direction politique de l’Etat et l’efficacité de l’administration. Car les réformes effectuées – centralisation des bibliothèques et des achats, suppression d’une soixantaine de commissions extraparlementaires, décentralisation de la politique du personnel – restent très modestes.
La réforme, qui impliquait mouvement et changement, a rapidement tourné à la défense des territoires départementaux. Le gouvernement ne semble pas plus capable de conduire sa propre réorganisation (DP 1734) que de moderniser son administration.
Le canton de Genève ne fait pas meilleure figure. Audits, rapports et groupes de travail se succèdent depuis plus de dix ans, sans qu’on puisse observer des changements significatifs. En 1996, l’audit d’Arthur Andersen, imposé par une initiative populaire, génère une cinquantaine de rapports, puis de nombreux groupes de travail au sein de l’administration. Une expérience de nouvelle gestion publique est assez rapidement enterrée. En 2004, le projet GE-Pilote prend le relais dont on nous dit qu’il est maintenant en phase opérationnelle. A quand des résultats tangibles?
Les villes se montrent par contre moins réticentes aux réformes. Près de la moitié des cités de plus de 20000 habitants ont introduit de nouvelles méthodes de gestion axées sur les résultats. Le bon exemple vient d’en bas.
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