Les fromages sont en général considérés comme les produits phare de l’agriculture suisse. Et si l’on parlait de l’huile de colza? Au XIXe siècle, elle était utilisée comme combustible pour les lampes à huile, mais son goût et son odeur la rendait impropre à l’alimentation. En 1940, la surface cultivée en Suisse était de 38 hectares. De nouvelles variétés ont été sélectionnées, privées de l’acide érucique qui donnait à cette huile un goût très amer. Les spécialistes de la nutrition ont découvert qu’elle était le seul produit végétal à contenir un acide gras poly-insaturé (oméga-3) qui joue un rôle dans la synthèse de substances actives pour la régulation des fonctions cardio-vasculaires et immunitaires. La culture du colza occupe aujourd’hui plus de 20’000 hectares et les surfaces cultivées ont augmentées de 20% depuis l’an 2000.
Comme chaque année, la fédération suisse des producteurs de céréales et les huileries se sont entendues sur les quantités à produire, les conditions de prise en charge et le schéma des prix. Bel exemple d’économie administrée et verrouillée, direz-vous. Les frais de transformation seront abaissés de 3,5%, les coûts de commercialisation diminueront également. Il est vrai que chaque année ou presque et ce sera encore le cas au 1er juillet 2007, les taxes à l’importation des oléagineux sont abaissées par l’office fédéral de l’agriculture. La filière du colza doit s’adapter en permanence, ce qui n’est bien sûr pas forcément négatif.
Mais le colza est une culture très «technique», bien adapté à nos terrains et à notre climat, très intéressante du point de vue de la préservation des sols, avec des perspectives intéressantes non seulement dans l’alimentation, mais également dans la production énergétique et, ce qui ne gâche rien, donnant une superbe allure aux paysages de nos campagnes lors de la floraison printanière.
Il appartiendra en définitive aux consommateurs de faire la différence entre l’huile importée et celle répondant aux exigences du label de production «Suisse garantie» qu’appliquent nos agriculteurs en ce qui concerne les PER (prestations écologiques requises), l’absence d’OGM et l’utilisation de semences certifiées.
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