Micheline Calmy-Rey aurait en vain demandé au Conseil fédéral d’être dispensée d’intervenir sur les ondes pour recommander au peuple d’accepter la 5e révision de l’assurance-invalidité.
Ces prêches politiques, avant votation, sont à double titre choquants, comme nous le répétons depuis vingt ans.
Ils sont d’abord une interprétation abusive de la collégialité. Celle-ci consiste, lorsqu’une décision est prise par le collège, à ne rien faire pour la critiquer publiquement. On connaît la formule de Chevènement: un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. En revanche la collégialité n’implique pas qu’on parle contre sa conviction. Cette lecture obligatoire d’un texte auquel le récitant ne croit pas est humiliante pour celui qui dit le contraire de ce qu’il pense et pour les auditeurs qu’on trompe.
D’autre part, la réquisition des médias, à heure de grande écoute, pour transmettre le mot d’ordre du bon choix, sans contradiction, relève d’une conception ringarde du débat politique. De surcroît le Conseil fédéral transmet à chaque citoyen par écrit un argumentaire développé. Qu’on nous épargne l’oral!
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!