Pour inciter les femmes à travailler hors du foyer il faut pratiquer la discrimination positive. L’impôt sur le revenu des femmes devrait être plus léger que celui des hommes. C’est Andrea Ichino, de l’Université de Bologne, qui propose cette différence de taxation selon le sexe.
Pour devenir plus compétitive, l’Europe de Bruxelles, préconise dans la stratégie de Lisbonne d’encourager le travail des femmes. L’Italie est, à cet égard, le pays le plus en retard de l’Union européenne. Le professeur de Bologne suggère donc à son pays de diminuer l’impôt pour les femmes. Avec bien sûr une taxation séparée et non par couple il y aurait donc un barème allégé pour les femmes et légèrement majoré pour les hommes afin d’éviter une baisse des recettes fiscales. L’opération aurait un double effet incitatif. Pour les femmes, travailler serait plus profitable. De leur côté les entreprises seraient incitées à engager plus de femmes. Elles pourraient baisser leurs salaires sachant que leur revenu disponible après impôt serait plus élevé.
Cette discrimination positive fiscale peut paraître choquante, notamment entre célibataires sans enfant… Aussi choquante, sans plus, que les différences de salaires qui subsistent entre les sexes. Mais son application en Suisse nécessiterait une profonde réforme du système fiscal. A commencer par l’introduction de la taxation séparée des couples.
L’encouragement au travail des femmes serait nettement plus facile, et mieux ciblée par une déduction complète des frais d’acquisition des revenus du travail. L’arrivée d’un enfant transforme fondamentalement le budget d’un ménage. Les frais de garderie, incontournables lorsque les parents travaillent à plein temps, varient de 800 à plus de 2000 francs par mois. Aucune loi fiscale ne permet d’exonérer de pareilles sommes. L’impôt fédéral direct ne prévoit aucune déduction. Le canton de Vaud concède 1300 francs par année, soit 108 francs par mois. On est loin du compte. On pourrait aussi considérer que le paiement d’une femme de ménage constitue un coût d’acquisition du revenu, lui aussi déductible.
Cette méthode apporterait de massives réductions fiscales donc une forte incitation à prendre un emploi. Elle aurait également un effet collatéral intéressant. La déclaration des frais pour la garde d’un enfant, ou l’entretien du logement, permettrait de révéler au fisc un important travail qui s’exerce actuellement au noir.
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