Pascal Couchepin tient une chronique régulière dans le Sonntags-Blick. Et ses collègues ne répugnent pas à s’épancher dans la presse dominicale. Dernière en date, l’interview de Micheline Calmy-Rey dans la Sonntagszeitung a secoué le landerneau politique. Ses critiques au parti socialiste, à la suite du revers électoral zurichois, ont conduit à une séance de crise avec la direction du parti. A l’issue de cette séance, les reproches publics de la ministre des affaires étrangères ont été présentés comme un «électrochoc salutaire». A croire que la conseillère fédérale et les dirigeants socialistes avaient élaboré de concert cette mise en scène…de ménage.
A quoi jouent donc les membres du gouvernement? Il n’y a rien à redire à la pratique instituée depuis quelques années par le président ou la présidente en fonction de la Confédération: parcourir le pays à la rencontre de la population relève tout à la fois des fonctions de représentation de l’exécutif et d’information quant aux préoccupations de la population.
Par contre la présence régulière des magistrats dans les journaux dominicaux ne sert que l’ego des premiers et le besoin de scoops de cette presse, toujours à l’affût de la déclaration fracassante qui fait vendre. Plutôt que de communiquer les opinions du collège, elle met en évidence la cacophonie gouvernementale. Car les propos tenus visent d’abord à mettre en valeur leur auteur plutôt qu’ils n’engagent le Conseil fédéral. Cette course-poursuite médiatique reflète la faible cohésion du collège et contribue à son affaiblissement. Le mode d’élection du Conseil fédéral devrait pourtant mettre ses membres à l’abri d’une telle tentation. En y succombant, ils ne renforcent sûrement pas leur légitimité populaire.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!