Coop se lance depuis peu dans une expérience intéressante. Sa filiale vaudoise a engagé 18 jeunes entre 15 et 18 ans, rebutés par l’école mais désireux de travailler. La formation se déroule essentiellement dans les rayons et les dépôts des magasins, dix mois durant pour un salaire mensuel de 800 francs. Ces jeunes suivent des cours organisés à l’interne, un jour pas semaine seulement. A l’issue du contrat, les participants peuvent être embauchés comme employés non qualifiés ou, s’ils ont acquis des qualifications suffisantes, entreprendre un apprentissage.
Cette action ne relève pas de la philanthropie. Le grand distributeur réagit à une pénurie de main-d’œuvre qui ne va que s’accentuer étant donné l’évolution démographique. Mais il offre aussi une chance à des jeunes de mettre un pied dans le marché du travail, même si c’est par la petite porte. A l’heure où la Conférence suisse des institutions d’action sociale met en lumière l’ampleur de la pauvreté et du chômage des jeunes, cette option minimaliste n’est pas à négliger.
Pourtant l’officialité de la formation regarde cette expérience d’un œil critique. La loi fédérale sur la formation professionnelle charge la Confédération, les cantons et les organisations d’employeurs de veiller en commun à la qualité de cette formation. Coop est soupçonnée de rechercher une main-d’œuvre bon marché. C’est pourquoi ce stage au sein de Coop n’est pas reconnu dans le cursus de formation: un jeune quittant cette entreprise à l’issue de cette période perdra près d’une année dans son parcours officiel de formation. La loi, c’est la loi. Mais les voies de l’intégration au monde du travail sont multiples.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!