Les éditions Antipodes continuent de produire des publications que l’on a plaisir à lire sur papier. Citons en deux qui viennent de paraître : La valeur du travail, à l’occasion du 125ème anniversaire de l’Union syndicale suisse et Les intellectuels antifascistes dans la Suisse de l’entre-deux-guerres, premier volume d’une collection du GRHIC (Groupe de recherche en histoire intellectuelle contemporaine) créé en 2001 et basé à l’Université de Frbourg mais composé d’historiens des trois langues nationales. La valeur du travail nous fait survoler la vie des travailleurs et leurs luttes pour du travail et une vie décente depuis le début du xixe siècle. Une équipe d’historien(ne)s (Valérie Boillat, Elisabeth Joris, Stefan Keller, Albert Tanner, Rolf Zimmermann) nous présentent en marge d’une chronique de Bernard Degen des récits et des portraits. Retenons celui d’Anny Morf-Klawa. Sa famille ouvrière est expulsée de son logement d’usine à Zurich à la suite d’une grève (quatre jours sans toit). Son père, chômeur, devient alcoolique. Anna travaille en usine dès 14 ans, se syndicalise, milite. En 1918, elle participe à la «République des conseils» à Munich. Au début des années vingt, elle va à Berne, fonde «Les Amis de l’Enfance» et des groupes de Faucons rouges (Avant-Coureurs, éclaireurs socialistes). Elle épouse John Klawa, veuf avec une fillette. Elle continue de militer et doit retravailler à la mort de John. Elle décède à près de 100 ans.
Quant au livre sur les antifascistes, sous la direction d’Alain Clavien et Nelly Valsangiacomo, il révèle la lutte d’intellectuels suisses et de réfugiés des années trente et quarante. Il fait (re)découvrir quatre journaux romands (La Bise et Le Canard libre, satiriques, Le Moment et Le Journal des Nations, quotidiens), la situation intellectuelle au Tessin et Carl Albert Loosli, antifasciste de la première heure à Bumplitz (BE).
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