le WEF (World Economic Forum) a classé la Suisse au premier rang des
pays les plus compétitifs de la planète. De nombreux organismes
proposent aujourd’hui ce genre de classement avec des critères et des
méthodes rarement explicitées. C’est le mérite de l’Agence française
pour les investissements internationaux (AFII) d’avoir publié un
rapport critique sur ce type de publication.
Cet organisme français passe en revue une dizaine de classements
différents et, première surprise, considère que les plus crédibles et
sérieux sont les deux enquêtes réalisées par des institutions suisses,
le WEF à Genève et l’IMD à Lausanne. Le WEF et l’IMD ont publié un
classement commun jusqu’en 1996. L’IMD cherche surtout à mesurer ce que
le monde économique appelle les conditions cadres, c’est-à-dire la
capacité à créer un environnement favorisant la vie des entreprises. Le
WEF cherche plutôt une projection dans un futur proche et essaie de
déterminer quelle est l’économie qui pourra se développer le plus
rapidement à court et moyen terme. Les deux organismes, WEF et IMD,
construisent leurs indices sur la base de statistiques publiques
disponibles auprès de l’OCDE et des organismes nationaux ainsi que sur
des enquêtes effectuées auprès des chefs d’entreprise.
L’indice de l’IMD est considéré par les analystes de l’AFII comme le
meilleur et le plus complet, car il s’appuie sur plus de 312 critères
répartis en quatre grandes catégories : la performance économique,
l’efficacité du secteur public, l’efficacité des entreprises et les
infrastructures. Le nombre d’indicateurs utilisés par le WEF est
beaucoup moins important, quelques dizaines au plus ; par contre les
organisateurs de Davos ont créé un réseau d’organismes nationaux qui
les aide dans la collecte et la validation des informations.
La principale fragilité méthodologique tient aux sondages où l’on
demande l’avis de chefs d’entreprise. La comparaison de leurs réponses
d’un pays à l’autre est pour le moins hasardeuse, car leurs présupposés
peuvent être différents et leur patriotisme peut les pousser à
valoriser les performances de leurs pays. Même si les responsables
d’entreprises sortent souvent du même moule des grandes écoles de
management mondial, il est pour le moins risqué de considérer qu’ils
comprennent tous de la même façon les questions qui leur sont posées.
Il faut noter que le document réalisé par ces experts français accorde
tout de même un satisfecit aux classements de l’IMD et du WEF
considérés comme un bon reflet de la situation des différents pays.
Donc s’il ne faut pas prendre trop au sérieux la première place de la
Suisse, notre pays sera peut-être 4ème ou 5ème l’année prochaine, il
faut tout de même considérer que ces classements reflètent bel et bien
la capacité économique des différentes nations.
jg
Classement de la compétitivité du Forum économique mondial – (Cloclo) – 10.10.2006
![]() |
J’ai réagi par une lettre de lecteurs envoyée au journal La Liberté. Je vous la livre. Elle pourra compléter l’article
“Classement du Forum économique mondial”. Claude Vaucher, Corminboeuf |
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!