mai 2005, après les élections britanniques, un groupe issu de la
nébuleuse du Net, blogueurs, a ouvert le débat sur les valeurs qui
définissent la gauche progressiste. Un an plus tard, il présente un
manifeste – le manifeste d’Euston, du nom de la gare londonienne où le
groupe s’est réuni. L’entreprise résulte d’un échange initié sur
l’Internet. Et parce que ni les médias, ni les partis et les
organisations syndicales ne relaient leurs préoccupations, les
blogueurs décident d’apparaître au grand jour. Le manifeste exprime
l’irritation de ses auteurs, en majorité partisans de l’intervention en
Irak, contre le discours anti-guerre d’une partie de la gauche, son
anti-américanisme primaire, ses doutes à l’égard de la lutte contre le
terrorisme, l’antisémitisme qui parfois infiltre sa perception du
conflit israélo-palestinien et, de manière plus générale, un flottement
certain face aux valeurs démocratiques.
Le manifeste d’Euston ne se veut pas un programme politique ou de
gouvernement, mais un document d’orientation. Contre la perte des
repères de la gauche, les considérations tactiques et les priorités à
court terme, il revendique l’universalité des droits humains, se
reconnaît dans les institutions et les valeurs de la démocratie
libérale et pluraliste. Contre les régimes autocratiques, il reconnaît
un droit d’ingérence humanitaire. Le manifeste laisse ouvert nombre de
questions, notamment en matière économique. Mais il est conçu comme une
plate-forme qui doit se développer. Déjà traduit dans plusieurs
langues, il a réuni à ce jour plus de 2000 signatures et, au-delà des
pays anglo-saxons, il rencontre un écho important en Italie, en
Allemagne, en Espagne et dans le Tiers-monde.
jd
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