La création de nouvelles entreprises est souvent perçue comme une
activité qui concerne essentiellement les domaines de pointe avec leurs
incubateurs et autres parcs technologiques situés près des universités.
Une récente statistique
montre que c’est loin d’être le cas. Les créations d’entreprises sont
en forte hausse en ce moment, ce qui va de pair avec l’amélioration de
la conjoncture. En 2004, les branches où l’on a enregistré le plus de
nouvelles entreprises ont été l’immobilier et le service aux
entreprises (31% du total), le commerce (23%) et la construction (10%).
Les seules branches en baisse ont été l’informatique et, surtout,
l’hôtellerie-restauration avec une chute de 25% dans la création de
sociétés par rapport à l’année précédente. Par contre, c’est dans
l’industrie et la construction que les taux de croissance par rapport à
l’année précédente ont été les plus élevés, jusqu’à 17% dans
l’industrie et 18% dans la construction. Une statistique par région
montre que le taux de création d’entreprise est le plus élevé dans la
région lémanique et au Tessin, alors que la Suisse orientale et la
Suisse du nord-ouest sont moins dynamiques. Ces données ne sont pas
surprenante et correspondent assez bien à l’image donnée par les
magazines d’une Suisse romande innovatrice.
Ainsi la répartition par branche contredit les idées reçues. Ce sont
les secteurs aussi traditionnels qu’indispensables du bâtiment et des
magasins qui connaissent la création d’entreprises la plus conséquente.
Le passage du salariat à l’activité indépendante est fréquent pour les
ouvriers du bâtiment ou les coiffeurs. Il est en effet plus facile d’y
créer sa raison sociale que dans le domaine des biotechnologies ou des
réseaux.
Il est tout à fait possible d’être créatif et innovateur dans des
domaines très traditionnels, songeons au nombre de cordonniers ayant
ouvert des boutiques de réparations instantanées s’étendant jusqu’à la
fabrication de clés. Les contraintes extérieures obligent à
l’innovation dans tous les secteurs et pas seulement dans les
technologies de pointe, mais l’innovation chez les bouchers ou les
entreprises de nettoyage est tout aussi porteuse d’avantages pour la
population que l’innovation dans l’informatique et la biotechnologie.
C’est la leçon de ces statistiques.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!