Comment
s’y retrouver dans ce dialogue de sourds qui voit s’affronter dévots du
marché et thuriféraires du service public étatique ? Les uns nous font
miroiter une efficience accrue, un gain de qualité et des tarifs à la
baisse, fruits de la concurrence. Les autres nous promettent la
pérennité de services accessibles à tous et démocratiquement contrôlés.
Bref chacune des chapelles veut faire le bonheur des consommateurs.
Précisément, ces consommateurs, comment s’en sortent-ils dans un marché
ouvert ? Matthias Finger, spécialiste des entreprises de réseau, nous
propose dans son dernier bulletin d’information quelques pistes pour sortir de ce
face-à-face stérile.
Face à un monopole, le consommateur est pratiquement privé de pouvoir.
La libéralisation d’un marché doit précisément lui restituer des
possibilités de choix. En effet, plusieurs opérateurs en situation de
concurrence vont tenter de séduire le consommateur par la quantité, la
qualité et le prix de l’offre. Cette approche reste très superficielle,
nous rappelle Matthias Finger. Rien ne garantit à terme la diversité de
l’offre qui s’amenuise par concentration des entreprises actives sur le
marché. Seuls des développements technologiques sont susceptibles de
garantir durablement la concurrence. Concrètement ces développements se
traduisent par la multiplication des canaux de distribution ou par
l’accès de tiers au réseau de l’ex-monopoleur.
Dans le secteur des télécommunications, ce scénario – ouverture du
marché appuyée par des changements technologiques – a bien fonctionné
et a sans conteste profité aux consommateurs. Il semble également jouer
pour la distribution des colis, dans un moindre degré pour
l’électricité, le gaz et le transport aérien. Mais, selon Matthias
Finger, les consommateurs ne doivent pas s’attendre à des merveilles
dans les secteurs du rail et de l’eau.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!