miliciens en cours de répétition ne feront bientôt plus le pied de grue
devant les ambassades. Dès le 1er juillet, l’armée envisage de les
remplacer par des recrues en service long, c’est-à-dire qui effectuent
l’entier de leurs obligations militaires en une seule fois. Des soldats
qui sont certes plus jeunes mais mieux formés à des tâches proches de
celles de la police. Le Département de la défense saisit cette occasion
pour réclamer des compétences élargies pour ses hommes qui ne devraient
pas se contenter d’alerter la police, mais intervenir, contrôler et au
besoin procéder à des arrestations. Les polices bernoise et genevoise
ne voient toutefois pas d’un bon œil cette intervention accrue des
militaires dans leurs prérogatives.
L’armée avance également ses pions aux frontières. Elle envisage là de
remplacer les policiers militaires professionnels par des recrues en
service long. La démarche se heurte cette fois à la résistance du corps
des garde-frontières qui craint de voir la police militaire, véritable
«Rolls-Royce» de l’armée, remplacée par des hommes moins bien formés.
L’engagement de l’armée en soutien aux autorités civiles pour garder
les ambassades et surveiller les frontières a une durée limitée. A la
fin de l’année prochaine, les arrêtés du Parlement arriveront à
échéance. Or, sans ses missions, l’armée risque d’apparaître
surdimensionnée. Elle joue donc la concurrence avec les autorités
civiles. C’est le signe qu’un débat sur l’avenir de l’armée de milice
et de l’obligation de servir devient urgent.
ad
Sonntagszeitung, 16 avril 2006, «Armee will richtig Polizei spielen».
NZZ am Sonntag, 23 avril 2006, «VBS will Soldaten an die Grenze schicken».
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