Le résultat du premier tour des élections communales vaudoises fut, on
le sait, spectaculaire: poussée rose-verte, déliquescence radicale
confirmée. La gauche pouvait pavoiser. Mais simultanément la droite
marquait des points sur un autre terrain. Le référendum contre un report de charges de 17 millions sur les communes a abouti. L’Union des communes vaudoises
le soutenait sous l’impulsion de la droite radicale et libérale, même
si quelques syndics socialistes, hélas, ont jugé bon de se joindre à la
fronde. Le combat semble perdu d’avance. Aussi le Conseil d’Etat capon
préférerait-il abandonner et obtenir du Grand Conseil une invite au
retrait du décret. De toute façon, ces 17millions sont un enjeu
dérisoire d’autant plus que les comptes 2005 sont annoncés dans le noir.
De cet affrontement nuisible et indigne entre les deux niveaux de
l’autorité, on peut tirer un premier constat. L’orientation des
citoyens n’est donc pas la même selon qu’ils élisent ou qu’ils votent.
Les circonstances économiques, le remodelage sociologique, favorisent
la gauche, mais la droite est assurée de pouvoir bloquer toute hausse
d’impôts. Neuchâtel, Genève, Vaud, Fribourg, ont successivement, à
quelques nuances près, confirmé cette règle. Le roi est au pouvoir,
mais il ne peut bouger: pat. Comment donc, si l’on ose ce jeu de mots,
se dépatouiller? Trois perspectives pour en sortir par le haut.
La RPT, les fusions, le plan
Dès 2008, la RPT
entrera en vigueur. Les cantons, dans le social notamment, assumeront
seuls certaines charges, étant, par compensation, délestés d’autres
contributions. Ce brassage touchera directement les communes qui
participent à la facture sociale. Si rien n’est envisagé, cette facture
augmentera fortement. Une négociation devra donc s’ouvrir. Il faut la
préparer dès maintenant.
La fusion des communes est un objectif que la Constituante n’a pas su
réaliser. Depuis, les échecs des communes du Lavaux et du Jorat ont été
ressentis douloureusement. Une ambition échouait pour quelques voix
réfractaires dans une seule commune. Or la dynamique communale a besoin
d’entités fortes. Il faut faire du regroupement des communes une
priorité cantonale.
Enfin le canton pratique depuis plusieurs années une politique
d’investissement excessivement restrictive. Un desserrement devrait
permettre de prendre en compte des revendications régionales, selon un
plan auquel les communes et les nouveaux districts seraient associés.
Par le haut
Il serait politiquement irresponsable d’en rester à cet affrontement
canton-communes, à cette reculade du Conseil d’Etat et de sa majorité,
à ces démonstrations de coqs de village. Il faut substituer à cette
épreuve de force un projet, sortir de la crise par le haut. Trois
chapitres du nouvel ordre du jour: la préparation de la RPT, la fusion
des communes, le plan des investissements.
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