Faut-il imposer aux entreprises un quota d’invalides? Le Conseil national n’a pas voulu
de cette proposition de la gauche et des Verts. Mais avant la
réintégration dans le marché du travail, il importe de veiller à ce que
les actifs n’en sortent pas. Expérience d’une entreprise bernoise.
Depuis l’aventure de l’équipe de football de Thoune en ligue des
champions, tout le monde en Europe connaît le nom de Frutiger,
l’entreprise qui soutient les sportifs locaux (cf. Frütiger: Les bâtisseurs au but , Marco Danesi (md), DP n°1661, du 07 Octobre 2005. Cette
entreprise de travaux publics – 1650 collaborateurs – mène depuis douze
ans déjà une politique du personnel qui combine les intérêts de la
firme et ceux des salariés.
Cette politique comprend trois volets. Tout d’abord l’embauche: veiller
à ce que la personne corresponde bien au profil du poste. Puis la
prévention: l’entreprise a multiplié les mesures propres à assurer la
santé et la sécurité du personnel; elle a engagé un responsable de la
santé. Les cadres sont formés à détecter rapidement les problèmes
éventuels de leurs subordonnés; plus de trois absences en deux ans
donnent lieu à un entretien. La réinsertion enfin: en cas de maladie,
l’entreprise prend immédiatement contact avec le médecin traitant afin
de déterminer à quel type de travail le patient pourra être astreint.
Le service du personnel recherche un poste adéquat dans l’entreprise,
organise une formation ou déniche un emploi externe.
Cette politique se révèle payante, aussi bien pour Frutiger que pour
ses employés. Car l’invalidité pèse lourd sur la caisse de retraite. Le
chef du personnel estime avoir ainsi économisé plus de 8 millions de
francs en dix ans. Quant aux employés atteints dans leur santé, ils ne
se sentent pas largués par l’entreprise et sont motivés dans leur
nouvel emploi.
Basler Zeitung, 20 mars 2006.
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