Le
flot des requérants d’asile a fondu de moitié. La nouvelle est
réjouissante. Les structures d’accueil, y compris les effectifs du
personnel, peuvent donc être redimensionnées dans les cantons. La
Confédération, qui paie la facture, fera des économies. Christoph
Blocher, qui veut rester le champion de la gestion parcimonieuse,
entend diminuer encore la tâche des cantons. Actuellement, les
requérants ne passent que quelques jours dans les centres fédéraux de
premier accueil. Ils pourront y rester désormais pendant deux mois. En
mettant la vitesse supérieure, deux tiers des cas pourraient être
réglés dans les centres frontaliers. On éviterait ainsi leur transfert
aléatoire dans les cantons et on réduirait les inconvénients évidents
de la fédéralisation du problème des réfugiés. Mais la démarche n’est
pas sans danger. Les centres fédéraux de premier accueil, comme celui
de Vallorbe, ont le confort d’une caserne militaire moderne. Rien à
redire pour un court séjour. Mais une promiscuité durable et en
dortoir, de ressortissants de diverses ethnies peut poser de sérieux
problèmes. Le maintien de l’ordre pourra s’avérer difficile dans une
communauté d’une centaine de personnes souvent angoissées par
l’incertitude de leur sort. Et le personnel d’encadrement n’a pas
l’intention de devenir policier ou geôlier.
Autre difficulté en vue, une vague de requérants pourrait à nouveau
atteindre la Suisse en cas de guerre ou de rébellion. Ce brusque afflux
prendrait de court les cantons qui démobilisent leurs structures
d’accueil. Le patron de Justice et Police compte sur l’armée qui,
pendant les six premiers mois de la déferlante, prendrait en charge les
requérants. Le département de Samuel Schmid a des doutes sur la
capacité de ses troupes à faire face à une situation de crise. Mais
qu’importe. La priorité, on le sait, va désormais aux économies.
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