taille le plus souvent, qui interviennent sur les différents marchés
culturels : musique (notamment : musiciens, conservatoires, production
et vente d’instruments, phonogrammes et appareils radio-TV), livre et
presse (édition et vente d’ouvrages, journaux et périodiques,
traduction), œuvres d’art et d’artisanat (musées privés et commerce, y
compris antiquités), cinéma et radiotélévision (production de films et
programmes), arts du spectacle vivant (danse, théâtre, cirque), design
et publicité (conception et développement d’objets, graphisme,
publicité, organisation de congrès et salons), architecture
(construction et aménagement intérieur, jardins et paysagisme).
Selon deux études récentes*, aussi minutieuses et passionnantes l’une
que l’autre, les «créatifs» étaient en 2001 au nombre de 36 700 dans le
canton de Zurich (dont 22 000 pour la ville), travaillant dans quelque
8 000 entreprises (4 000). En équivalent plein temps, cela donne
environ 30 700 postes de travail (19 000), pour un chiffre d’affaires
de 8,3 milliards de francs (5,1) et une valeur ajoutée brute d’au moins
3,3 milliards (2,0). Principal apport : celui de la branche design et
publicité, avec un chiffre d’affaires de 2,8 milliards de francs.
Suivent le livre et la presse, ainsi que l’architecture.
Et si, aux indépendants et salariés de l’économie créative au sens
strict (sans la presse, le divertissement et la publicité), l’on ajoute
les personnes qui travaillent dans le secteur public, on observe que
les activités culturelles et artistiques offrent non seulement des
dizaines de milliers d’emplois mais aussi le plus fort taux de
progression : de plus de 10% par exemple en ville de Zurich, où ces
activités occupaient 28 000 personnes en 2001, soit 8,4% de la
population active. Sur le terrain, cela donne une Paradeplatz
financière et une Bahnhofstrasse commerciale qui maintiennent
péniblement leur standing, tandis que les arrondissements 4 et 5,
autrefois industriels, se redéveloppent et s’éclatent dans l’économie
créative.
Une telle évolution attire évidemment l’attention des marchés privés et
des pouvoirs publics. La culture devient une branche intéressante, dont
les enjeux prennent chaque jour de l’importance. Les autorités le
comprennent de mieux en mieux, qui inscrivent leur politique culturelle
dans la promotion de la ville, ou de la Confédération – les cantons
ayant en la matière une image plus floue.
A l’exception manifeste et notoire de Zurich, qui se veut expressément
lieu de création. Dans sa nouvelle Constitution, adoptée le 27 février
dernier, se trouve au premier chapitre intitulé Principes, un très
prometteur et original article 8, consacré à l’innovation : «Le canton
et les communes créent les conditions-cadre favorables à l’innovation
économique, culturelle, sociale et écologique». La pratique a largement
devancé le constituant, mais il a eu l’intelligence de la suivre et de
l’encourager. yj
*Ces deux études, en versions résumées et complètes, peuvent être téléchargées sur www.kulturwirtschaft.ch
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!