La Wochenzeitung (WoZ) est l’un des derniers hebdomadaires indépendants
à grand tirage (plus de 13 000 exemplaires) et de gauche. Mais le monde
cruel des médias lui fait régulièrement tirer le diable par la queue.
Ces derniers mois, malgré une nouvelle formule plutôt réussie, mais
plus chère que prévu, la WoZ a dû lancer un appel aux dons pour lever
300 000 francs d’agent frais, afin d’éviter la faillite.
Or les problèmes financiers rendent la presse de gauche imaginative.
Pour se renflouer, l’hebdomadaire zurichois va chercher l’argent là où
il est, c’est-à-dire chez les riches qui votent plutôt pour les partis
bourgeois et n’aiment ni ne lisent la WoZ. A ceux qui tiennent à la
diversité de la presse, mais dont la sensibilité de droite empêche de
supporter le ton de la WoZ, elle propose un abonnement de soutien sans
la moindre contrepartie, pas même un exemplaire du journal. Et la WoZ
de vanter sa nouvelle offre à coup de pages publicitaires dans un autre
hebdomadaire zurichois situé presque à l’opposé de ses opinions : la
NZZ am Sonntag.
Hors de nos frontières, le Grand Capital entre dans celui de Libération
et de l’Humanité. En Suisse, peut-être acceptera-t-il de miser à fonds
«perdu» ?
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!