Simonetta Sommaruga et Rudolf Strahm acceptent, pour
l’essentiel, l’actuelle réglementation sur l’immigration. Ils ne
retiennent pas les critiques faites par une partie de la gauche à la
politique des deux cercles qui entérine le tri entre «bons et mauvais»
étrangers. Cette attitude plus pragmatique qu’idéologique leur permet
de rester «euro-compatibles», ce qui n’est pas à négliger.
Les
auteurs sont plus inventifs en préconisant une politique volontariste
pour l’accueil des étrangers, notamment en imposant aux entreprises de
participer aux coûts de l’intégration de la main-d’œuvre étrangère
qu’ils engagent. Les collectivités publiques, et notamment les cantons,
doivent aussi abandonner une trop longue passivité. (Le gouvernement
vaudois vient de faire un pas en déposant un projet de loi sur
l’intégration des étrangers. Mais ce texte, qui énonce de louables
intentions, risque fort de rester déclamatoire en cette période de
crise budgétaire.)
Les deux auteurs – des Alémaniques – ne
mentionnent même pas le droit de vote des étrangers qui est une pièce
importante de la politique d’intégration dans les cantons francophones.
Autre
point fort de ce projet : le refus d’importer de la main-d’œuvre non
qualifiée pour effecteur les travaux que les Suisses ne veulent plus
faire. Cette revendication de la droite économique est trop largement
partagée au sein de la population.
On retrouve le même mélange
d’ouverture et d’orthodoxie avec l’asile : générosité pour la
régularisation de ceux qui ont pris racine et fermeté dans le tri des
nouveaux requérants. Domaine Public ne partage pas cette analyse. Le
durcissement incessant de la loi sur l’asile est inefficace. Il fait en
outre courir le risque d’expulser des requérants réellement menacés
dans leur pays. La Suisse ne maîtrisera pas seule le problème de
l’asile. Elle doit participer à sa gestion collective en acceptant des
quotas de réfugiés sélectionnés, au niveau européen, par une extension
de la convention de Dublin ou, au niveau mondial, par le Haut
Commissariat pour les réfugiés. at
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