Les altermondialistes n’ont pas encore changé le monde. Mais ils parviennent à changer le discours des grands patrons de l’économie. Le Forum économique mondial se tient fin janvier à Davos. Il se penchera sur un rapport intitulé Values and Value*. Son but : promouvoir une attitude citoyenne des entreprises transnationales qui doivent englober les préoccupations sociales et environnementales dans leur stratégie économique.
Les auteurs du rapport ont entendu les patrons de grandes entreprises basées dans quatorze pays, aux Etats-Unis, bien sûr, mais aussi en Suisse ou en Inde. Ils ont questionné également les investisseurs institutionnels, caisses de pension et autres assurances, qui sont les véritables propriétaires des firmes transnationales.
L’attitude citoyenne ne domine pas le monde des affaires. Et chacun se renvoie la balle. Les chefs d’entreprise se disent frustrés par l’attitude des investisseurs qui ne regardent que le rendement à court terme. Les actionnaires ne se préoccupent des comportements sociaux ou écologiques que lorsqu’un conflit aigu secoue l’opinion et pourrait nuire à leur portefeuille. De leur côté, les investisseurs reprochent le manque de transparence des entreprises et l’absence de mesures chiffrables sur les bienfaits d’une attitude citoyenne qui, d’ailleurs, reste à définir.
Le rapport mentionne cependant quelques progrès récents. Aux Etats-Unis un groupe de caisses de retraite d’Etats et de communes demande aux entreprises de prendre en compte les risques des changements climatiques. De son côté la Fédération syndicale AFL-CIO mène campagne pour que l’argent des retraites des travailleurs se dirige vers des investissements durables. La défense des valeurs citoyennes au sein des entreprises rejoindrait, sur le long terme, la valeur des investissements.
*www.weforum.org/corporatecitizenship
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