La commission de la concurrence joue la modestie. Son deuxième rapport annuel, après la grande réforme de la loi, reconnaît que son secrétariat a été quelque peu débordé par la multiplication des fusions qu’elle a charge de surveiller. L’opinion attendait d’elle le remède à tous les maux économiques et singulièrement à la « fusionnite » aigu‘ qui frappe la Suisse et le monde. Et c’est probablement en partie pour répondre à cette attente que la commission a montré les dents à la nouvelle UBS et l’a sommée de céder vingt-cinq de ses points de vente à un concurrent.
Le bilan de l’opération est calamiteux. L’UBS déplume de leur clientèle les filiales à céder. Et, à ce jour, aucun repreneur ne semble intéressé à l’affaire. La commission de la concurrence a sous-estimé la puissance et l’astuce manœuvrière du géant bancaire. Elle a mal apprécié la situation du marché. Il était hasardeux de miser sur l’appétit de nouveaux concurrents alors que tous les experts s’accordaient pour dire que le réseau bancaire était trop dense.
Cette contre-performance est fort regrettable. Mais elle est compréhensible. Un organisme chargé de faire respecter la concurrence doit être d’airain pour tenir tête à d’énormes intérêts économiques. Il doit compter sur toute la compétence de professionnels aguerris. La commission des cartels, muselée par une loi inefficace, a dû s’appuyer pendant des décennies sur un secrétariat squelettique renforcé, au coup par coup, par quelques étudiants en mal de stages. Il a fallu engager à tour de bras pour répondre aux tâches imposées par la nouvelle loi. Et ce n’est pas en quelques mois que l’on crée de toutes pièces un corps de spécialistes efficaces. Les professeurs de droit sont toujours à la tête de la commission, mais ils admettent maintenant que l’effort doit être mis sur la maîtrise des mécanismes du marché. Le secrétariat compte aujourd’hui trente-neuf collaborateurs scientifiques. La moitié sont des économistes. Ils sont en train de se former Ð sur le tas. at
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