Alors que l’on connaîtra bientôt la date de votation de l’initiative «Avanti» et de son contre-projet parlementaire, l’hystérie semble gagner une partie de la Suisse romande confrontée à la réparation du tunnel autoroutier de Glion. La construction d’un troisième tube permettant de maintenir le flux des véhicules lors de travaux de réfection est évoquée par certains. Toutes sortes d’idées sont proposées aux automobilistes pour ne pas prendre trop de retard et la presse s’empare du sujet comme si la survie du pays en dépendait.
Il semble aujourd’hui nécessaire non seulement de proposer des alternatives à l’élargissement des autoroutes et tunnels routiers (augmentation des cadences des trains par la construction de voies supplémentaires, par exemple) mais également de redéfinir les problèmes à résoudre en priorité dans le domaine des transports. Les trois quarts des habitants de notre pays vivent dans des agglomérations qui connaissent des problèmes de circulation et des nuisances majeurs. C’est à Zurich, Lausanne ou Genève qu’il faut trouver des solutions et non pas au Gothard ou sur l’A9.
Même si ce n’est pas encore suffisant, on peut promouvoir la mobilité dite «douce». Les Suisses alémaniques ont opté pour «Langsamverkehr», encore que, aujourd’hui, aller à pied ou en vélo dans les villes est souvent plus rapide que de se déplacer en voiture. Peut-être faut-il admettre que les structures institutionnelles actuelles sont inadéquates et qu’il faut absolument faire exister, au niveau politique et décisionnel, les agglomérations. On ne résoudra aucun problème de manière cohérente commune par commune.
Mais il faut surtout imaginer les moyens à mettre en œuvre pour réduire la circulation ou, au moins, en stopper la croissance. Offrir des améliorations conséquentes des transports publics et des facilités de déplacements pour les vélos et piétons est évidemment une étape nécessaire. Toutefois, contre l’augmentation des déplacements en voiture, on ne pourra se passer de mesures plus contraignantes. On pense, par exemple, à des suppressions de places de stationnement, des créations de zones à 30km/h ou réservées aux piétons, voire à l’introduction de nouvelles taxes.
Ces idées, évoquées lors d’un colloque du Parti Socialiste Suisse consacré aux transports en agglomération, au mois de septembre à Berne, risquent malheureusement de ne pas être très populaires. La gauche neuchâteloise en a certainement pris conscience, il y a quelques semaines, lorsque le projet de réaménagement des rives du lac à Neuchâtel a largement échoué devant le peuple, notamment parce qu’il était prévu de réduire le nombre de places de parc.
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