De nombreuses nouvelles élues radicales déplorent le peu d’attention et de soutien que leur accorde leur parti une fois les élections passées. La présidente des femmes radicales suisses, Marianne Dürst-Kundert, conseillère d’Etat du canton de Glaris, ne mâche pas ses mots : «avant les élections, nous étions bien utiles pour courtiser électorat et médias, mais depuis, c’est une autre paire de manches ?» Le parti semble en effet s’éloigner de plus en plus des positions défendues par ses femmes. De nombreux nouveaux élus, parmi lesquels le très médiatique et très à droite Filippo Leutenegger, se sont précipités au comité référendaire contre l’assurance maternité. L’élection d’une femme à la succession de Kaspar Villiger, souhaitée par les femmes radicales, semble être chaque jour un peu plus compromise. Même une présence féminine parmi les candidats officiels du groupe PRD aux Chambres n’est plus assurée.
A l’UDC, la situation des élues femmes est encore moins enviable. Malgré les nombreux gains en sièges de ce parti, le nombre de ses élues au Conseil national reste le même. Pire : parmi les trois élues sur 57, seules deux défendent une politique un tant soit peu favorable aux femmes. La nouvelle et jeune élue St-Galloise, Jasmin Hutter, est opposée tant à l’assurance maternité qu’au soutien des crèches et garderies par l’Etat. Mais elle est en cela au moins soutenue par les femmes UDC suisses. Les conseillères nationales UDC Brigitta Gadient (GR) et Ursula Haller (BE), qui soutiennent le projet d’assurance maternité, commencent à se sentir bien seules.
«Si l’UDC veut grandir encore, elle devra se tourner de plus en plus vers les femmes» assure la politologue genevoise Thanh-Huyen Ballmer-Cao. On peut d’avance leur souhaiter bien du plaisir.
Tages-Anzeiger, 6 novembre 2003.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!