Voilà donc la grande épopée du pacifisme suisse terminée. Voilà aussi qu’est enterrée l’idée d’une taxe sur les énergies. On peut rapprocher les deux résultats du scrutin populaire du week-end dernier du vote sur l’initiative «Oui à l’Europe», rejetée à une très large majorité, en mars de cette année.
Les belles promesses, lâchées dans l’air du temps, il y a dix ans, sont visiblement mortes.
En 1989, pourtant, la suppression de l’armée était acceptée par plus d’un tiers des Suisses ; le refus de l’EEE, en 1992, faisait naître l’idéal communautaire. Les taxes énergétiques représentaient la solution parfaite au problème de la société de consommation. Médias, opinion publique, monde politique et économique ont débattu de l’armée, de l’Europe, de l’environnement. De ces débats a émergé toute une génération de jeunes politiciens, aujourd’hui trentenaires et ayant rejoint les rangs des partis institutionnels. Le GSsA s’est atomisé et le mouvement pro-européen, le NOMES, s’est dissout. Entre-temps, l’armée a amorcé sa mue, l’idéal européen a accouché, péniblement, des bilatérales, et des mesures incitatives sont prises pour limiter la production d’énergies polluantes.
Sous l’impulsion de ces utopies pacifistes, européennes ou écologistes, la Suisse a changé, un peu.
Mais pour quel grand débat de société, la Suisse d’aujourd’hui va-t-elle s’enflammer ? gs
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