Le Conseil fédéral a pris quinze minutes pour avaliser, telles quelles, les décisions de la commission chargée d’octroyer les autorisations de casinos. Quinze minutes pour décider de l’avenir des casinos de Suisse romande et pour attribuer les 600 millions de revenu annuel qui proviendraient des jeux de hasard. Un temps qui paraît largement insuffisant pour faire une évaluation politique du problème. Et plus insuffisant encore pour vérifier si les ordonnances de la loi sur les casinos ont été respectées. Ruth Metzler, conseillère fédérale PDC, a délégué en toute confiance la responsabilité du dossier aux membres de la commission et à son administration dont on connaît, dans ce domaine, les partis pris et les sympathies.
Face aux critiques, elle se contente de hausser les épaules et ferme la discussion quand on met en évidence le non-respect des directives qu’elle a elle-même contribué à fixer. Le choix de la commission puis du Conseil fédéral ne correspond pas aux critères géographiques, financiers, économiques pourtant contraignants ? Ce n’est pas grave, la décision est prise et les recours sont impossibles. Dans d’autres domaines, pourtant, Ruth Metzler a su défendre le strict respect des lois contre des décisions à prendre au cas par cas. Doit-on considérer aujourd’hui que les directives émanant du Département de justice et police peuvent être interprétées avec plus de souplesse ?
Ruth Metzler nous invite-t-elle à pratiquer le même déni des lois avec les étrangers à qui l’on refuse l’admission en Suisse faute de compétences professionnelles suffisantes, avec les sans-papiers que l’on renvoie sans reconsidérer leur dossier, ou avec les demandeurs d’asile que l’on refoule à la frontière ? gs
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