A Lausanne, la situation est plus fragile qu’à Genève. Les pharmacies populaires ont failli disparaître corps et biens. En janvier 2001, le conseil d’administration, composé des grandes caisses maladie (Supra, CSS, Helsana, CPT) et d’un représentant de la COOP décident de les vendre au groupe Capitole. Objectifs de l’opération: fermer trois des quatre officines et garder la dernière, située au centre-ville et donc la plus rentable. Trente emplois doivent être supprimés et les fonds de prévoyance des employés disparaissent dans la débâcle. Les employés, mis au courant au dernier moment de la situation, alerte un avocat qui bat le rappel des syndicats, coopérateurs.
Au bout du compte, l’assemblée générale refuse la proposition du conseil d’administration. Celui-ci démissionne en bloc non sans avoir fait la preuve de son incompétence et de sa négligence. Les lacunes de gestion sont suffisamment graves pour que le nouveau conseil d’administration demande un audit afin d’éplucher les comptes des années précédentes. On reproche au conseil d’administration démissionnaire un manque de communication, une gestion à la Swissair Ð en décembre 2000, tout allait bien, en janvier, on doit tout vendre Ð et des notes de frais somptuaires Ð une facture de 8000 fr. pour le seul mois de décembre à l’Auberge communale de Crisser, chez Rochat, ne manque pas d’étonner, de même que des jetons de présence à 300 fr. la séance.
Aujourd’hui, moins d’une année après avoir frisé la catastrophe, les pharmacies populaires lausannoises sont la tête hors de l’eau, même si elles ont encore à payer les intérêts sur les pertes des bilans précédents. Trente personnes y travaillent et les syndicats ont repris en main le conseil d’administration. gs
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