L’Ordonnance sur les prix (OIP) oblige les banques à afficher clairement les prix de leurs prestations. Elle prévoit, entre autres, l’obligation d’indiquer les prix pour l’ouverture et la tenue d’un compte, pour l’utilisation de cartes bancaires et pour le change de monnaies étrangères. La Fédération des consommateurs a réalisé une enquête afin de savoir ce qui se cachait derrière les opulentes vitrines de nos institutions bancaires. Résultat, publié par le journal J’achète mieux : le secret des coffres-forts est mieux défendu que la clarté des informations.
Selon les conclusions de l’enquête, il n’y a pratiquement aucune indication sur les vitrines des banques sur les comptes salaires ou les cartes bancaires. Seul 3,8 % des établissements visités rendent ces services visibles de l’extérieur. On constate un intérêt plus marqué pour les taux de change puisque 30 % des établissements affichent des informations pour qui veut changer son argent. Toutefois, presque 40 % d’entre eux sont défaillants et ne répondent pas à l’exigence légale d’indiquer sans ambiguïté que les cours sont variables. Pire, dénonce la Fédération des consommateurs, 96 % des établissements bancaires ne donnent aucune indication sur les frais liés à l’achat de monnaie alors qu’ils en ont l’obligation légale !
Passons les portes des institutions bancaires. Là, règne calme, luxe et discrétion. Selon, l’OIP, les indications de prix doivent être accessibles à l’endroit où se trouve normalement le client, c’est-à-dire à l’entrée, dans le hall, vers le guichet ou encore sur d’éventuels affichages. C’est pourtant facile à installer : la nouvelle mode bancaire a introduit une file d’attente unique qui permettrait aisément d’agrémenter le parcours de renseignements et d’informations utiles au client. Or, il ressort de l’enquête que ces indications ne sont disponibles que dans la moitié des banques visitées. Et l’accessibilité à ces informations est insatisfaisante (manque de lisibilité, des panneaux d’affichage peu mis en évidence, etc.). La probabilité d’arriver à lire le prix d’une prestation en se rendant dans une banque au hasard est d’un peu plus d’une chance sur trois. Si l’on doit néanmoins donner quelques bonnes notes à nos institutions bancaires : l’UBS arrive en tête. Les informations sont plus nombreuses, plus visibles et plus faciles à consulter qu’ailleurs. Elle est talonnée par la Banque Migros et le Crédit suisse.
L’accès à l’information, la transparence des prix, le droit des consommateurs à pouvoir choisir librement ses prestataires de services sont des revendications importantes. A la suite de la pression des consommateurs, une Ordonnance sur les prix a permis de répondre à ces exigences. Les banques, tout comme les grandes surfaces, n’ont pas à sortir de ce cadre légal. gs
Source : J’achète mieux, no 293, juin 2001.
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