Claude Ruey et Charles Favre ont eu un geste magnanime. Régulièrement pris à partie sur leur double fonction de conseiller d’Etat et de conseiller national, ils ont décidé que désormais tout conseiller d’Etat désireux de siéger à Berne serait contraint de reverser ses jetons de présence à l’Etat. Et pour donner l’exemple à leurs successeurs, ils vont s’appliquer la règle à eux-mêmes, en précisant, modestes, dans le quotidien
24 Heures que « vous savez bien que nous ne travaillons pas pour l’argent ».
Autres temps, autres mœurs. En 1982, quand Victor Ruffy, fonctionnaire au Département de l’aménagement du territoire, fut élu au Conseil national, le Conseil d’Etat de l’époque décida de le « libérer » de son poste d’adjoint A du chef de service, fonction jugée incompatible avec son mandat à Berne, et d’adapter son salaire (à la baisse) en fonction de son nouveau taux d’activité et de sa nouvelle classe salariale. La contribution de l’Etat à la caisse de pension devait être à la charge de l’élu.
Le gouvernement vaudois semble donc considérer que la présence permanente d’un adjoint A de chef de service est plus indispensable à la bonne marche de l’Etat que celle de deux de ses éminents membres. Au vu des récentes décisions (voir ci-contre), peut-être n’a-t-il pas tout tort. gs
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