Le Conseil fédéral a lancé, en 1999, un programme destiné aux femmes universitaires. L’opération est financée par la Confédération. Elle commence à porter ses fruits.
Les disparités entre hommes et femmes dans le domaine de l’éducation se sont estompées. Ce constat ne vaut néanmoins pas pour l’université où l’absence de femmes persiste à tous les échelons. Si elles représentent 43 % de l’effectif des étudiants, elles ne sont plus que 19 % dans le corps intermédiaire supérieur, et seulement 7 % dans le corps professoral. Ces chiffres placent la Suisse en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (10 %).
Fort de ce constat, le Conseil fédéral a lancé un vaste programme appelé « Egalité des chances ». Il prévoit de doubler d’ici l’an 2006 la proportion de femmes dans le corps professoral des universités. Une enveloppe de 16 millions de francs est destinée à financer l’opération. Un train de mesures analogues doté d’un budget de 10 millions de francs est prévu dans le domaine des HES. Les EPF participeront à ces projets à leurs propres frais.
Le programme s’articule en trois modules : un système de primes incitant les universités à engager des femmes professeurs. La prime permettra de mettre sur pied des projets visant à motiver les femmes à embrasser une carrière académique, à rappeler aux commissions de recrutement qu’il faut encourager plus activement des femmes qualifiées ou à pousser les organes de sélection à mettre en question et éventuellement à revoir leurs critères d’évaluation. D’autre part, le programme du Conseil fédéral propose de mettre en place une structure de mentoring destinée à soutenir les diplômantes et les doctorantes. Le mentoring a été reconnu comme un instrument important d’encouragement de la relève féminine dans les carrières académiques (en Allemagne, en Autriche ou aux Etats-Unis par exemple). Cette structure comprend notamment un service de conseil pour les femmes à tous les degrés universitaires ainsi que des possibilités de formation dans certains secteurs. Enfin, le projet prévoit un financement conséquent des structures d’encadrement pour les enfants des membres de l’Université.
Une solution efficace
Une femme contre une prime, le procédé a de quoi choquer. Néanmoins, les primes distribuées aux universités permettent de financer des projets concrets sur le campus. L’Université de Lausanne, par exemple, ayant engagé cinq femmes l’année dernière, s’est vue attribuer un montant de 240 000 fr. Cette somme a permis d’ouvrir un bureau de l’égalité, d’augmenter le nombre de places en garderie et de lancer un projet de mentoring. gs
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