Vendredi dernier, le Conseil fédéral a lancé une consultation concernant deux modèles d’assurance maternité, répondant ainsi aux motions des parlementaires Vreni Spöri et Thérèse Meyer. Un point commun entre les deux projets : l’assurance maternité serait entièrement à la charge de l’employeur. Le premier prévoit d’échelonner la durée du congé maternité en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. Huit semaines seraient assurées au cours des deux premières années d’activités, neuf pour la troisième, dix pour la quatrième, douze semaines pour la cinquième et la sixième années, treize pour la septième année et quatorze semaines si la femme est au service de son employeur depuis huit ans. La seconde proposition prévoit un congé pour toutes les femmes salariées de douze semaines.
Les deux projets ne répondent que partiellement à la motion, plus progressiste que celle de Vreni Spröri, de Thérèse Meyer. Motion qui avait pourtant passé de justesse la rampe des deux Chambres. La motion de la démocrate-chrétienne fribourgeoise proposait un modèle de congé maternité de quatorze semaines, dont les huit premières étaient financées par les employeurs, les six autres par le fonds du régime de l’assurance perte de gain.
Le Conseil fédéral tente de couper la poire en deux, en mettant en consultation deux projets, qui, il faut le craindre, ne satisferont personne. Conditionner la durée du congé à l’ancienneté dans l’entreprise pose problème. D’une part, ce système exclut du congé maternité les femmes jeunes qui devront attendre d’avoir une bonne trentaine d’années pour obtenir un congé de quatorze semaines. D’autre part, il lie l’employée à son employeur selon le bon vieux principe de la prime de fidélité. Etrange en ces temps où l’on valorise la mobilité et les formations en cours d’emploi. Quant au deuxième projet, il est minimal pour les femmes et onéreux pour les patrons. Le dossier promet encore de belles empoignades. gs
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