A défaut de présidence, le parti socialiste aura des structures toutes neuves. Allégées, light, et en régime dissocié. Le trio chargé de réformer le parti à la mesure de ses ambitions et de ses responsabilités va proposer aux instances du parti puis aux sections cantonales un modèle censé allier efficacité, rapidité de réactions et démocratisation interne.
¥ On resserre le noyau dirigeant. Le comité directeur serait composé de six membres. Les présidences de parti et de groupe accompagnées de leurs vice. L’avantage : une direction qui s’assume, quitte à susciter les oppositions internes. Le débat sera ainsi clarifié et la visibilité politique du PSS s’en trouvera améliorée. L’inconvénient : le PSS renforce ainsi le pouvoir du groupe socialiste aux Chambres, déjà tenté par les charmes du système oligarchique.
¥ La restructuration du comité central. Enfin, on supprime cet aréopage relativement inefficace de membres de droit, qui sert essentiellement à ceux qui savent l’utiliser au bon moment. Chaque canton aura son représentant, à importance égale avec les présidents des commissions permanentes du parti. L’inconvénient : le poids des cantons est fortement réduit, puisqu’ils ne compteront désormais ni plus ni moins que les commissions internes.
¥ Une assemblée des délégués bi-annuelle remplacerait les congrès, ces lourds paquebots, peu sensibles aux changements de cap. On n’y voit aucun inconvénient, tant qu’on ne supprime pas l’Internationale au final ?
Le parti socialiste va ainsi dans la bonne direction. Reste encore à élucider le problème du secrétariat général. Le trio Cavalli, Brunner, Dreifuss prévoit de lui retirer l’essentiel de ses prérogatives politiques. Il perd sa voix au comité directeur et ne pourra plus faire valoir son point de vue au Bureau, cet organe disparaissant des nouvelles structures.
Cette proposition est la conséquence du conflit Koch-Steiert ; elle vise vraisemblablement à apaiser les antagonismes et à calmer les amis de l’ancienne présidente.
Cependant, le départ annoncé lundi soir de Jean-François Steiert devrait réanimer la question. Quel est le rôle du secrétariat ? Doit-il remplir des fonctions uniquement administratives ou au contraire renforcer son engagement politique ? Un tandem secrétariat-présidence efficace, partageant responsabilités et pression médiatique, vaut mieux qu’un capitaine privé de son bataillon. gs
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