Les derniers chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique confirment les résultats de l’enquête de l’USS sur les bas salaires.Une part importante des salariés, ceux qui sont déjà mal payés, voient leur revenu diminuer.
L’Office fédéral de la statistique a publié les derniers résultats concernant les salaires en Suisse. Certes le niveau des salaires a progressé de 2,2% pour l’ensemble de l’économie suisse. Mais dans le même temps, le produit intérieur brut par habitant a augmenté de 3,5% en termes nominaux. Conclusion, la hausse des salaires ayant été moins élevée, le revenu disponible des ménages a reculé, ce qui a contribué à ralentir la consommation. L’embellie économique est bien réelle, mais tous n’en profitent pas.
Si l’on analyse les salaires par secteurs, on s’aperçoit que, dans l’hôtellerie et la restauration, le commerce de détail, ou l’industrie du cuir, les salaires plafonnent à 3200 francs bruts. Les secteurs les mieux payés sont les assurances, l’énergie, la chimie, la recherche et le développemen et, les banques, qui oscillent entre 6000 et 7000 francs bruts.
Il est plus inquiétant encore de voir que le fossé entre les salaires s’est encore accentué entre 1996 et 1998.
Les salaires bruts reculent dans les branches déjà mal rémunérées, alors qu’ils progressent dans celles qui offrent de bonnes rémunérations. Par exemple, l’hôtellerie et la restauration, le secteur de la vente et du textile connaissent une baisse de 2% par rapport à 1996, alors que les secteurs traditionnellement bien rémunérés profitent d’une hausse de salaire (industrie: +3,6%, recherche et développement : +3,7%, banques : +9,3%).
Les différences se creusent aussi à l’intérieur des branches, puisque l’écart augmente entre la rémunération des activités simples et celle des travaux exigeants.
Des grandes poches de bas salaires
Le niveau général des salaires nets, c’est-à-dire ceux qui correspondent au revenu disponible des salariés, reste relativement bas. 30% des personnes occupées à plein temps gagnent moins de 4000 francs nets par mois. On en trouve 0,3% dans les banques, 16% dans le commerce de détail et 40% dans l’hôtellerie et la restauration. La différence entre les hommes et les femmes travaillant à plein temps perdure. 53% des femmes travaillant en Suisse gagnent un salaire de 4000 francs nets, contre 20% des hommes. gs
Répartition des salariés, en %, par classes de salaires mensuels nets, à 90% et plus
Classe de salaires en francs total en % femmes en % hommes en %
1001-2000 0,3 0,9 0,1
2001-3000 7,0 17,4 3,2
3001-4000 21,9 35,2 17,0
40001-5000 27,9 23,1 29,7
5001-6000 17,3 11,9 19,2
6001-7000 10,0 5,8 11,6
7001-8000 5,5 2,5 6,6
8001-9000 3,4 1,3 4,1
9001-10000 2,2 0,7 2,7
10001-11000 1,3 0,4 1,7
11001-12000 0,8 0,2 1,1
12001-13000 0,6 0,1 0,7
13001-14000 0,4 0,1 0,5
14001-15000 0,3 0,1 0,4
15001-16000 0,2 0,1 0,3
16001-17000 0,2 0,0 0,2
17001-18000 0,1 0,0 0,2
18001-19000 0,1 0,0 0,1
19001-20000 0,1 0,0 0,1
20001+ 0,4 0,1 0,5
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