Au lendemain du passage de l’ouragan Mitch sur une partie de l’Amérique centrale, les dégâts humains, écologiques, sociaux sont conséquents. Mais certaines entreprises transnationales ont le sens de l’à-propos. Elles profitent du chaos pour affaiblir le mouvement syndical.
Ainsi le comité de coordination des syndicats latino-américains des travailleurs de la banane a fait état de nombreuses violations des droits démocratiques et syndicaux, notamment l’expulsion des travailleurs et de leurs familles de logements appartenant aux sociétés et d’actes de violences à l’encontre de membres et de militants syndicaux. Les transnationales, récusant leurs obligations envers les milliers de travailleurs de la banane de cette région dévastée, ont licencié massivement et évoqué des transferts de production afin d’intimider la main- d’œuvre et les collectivités dépendant de cette industrie.
Chiquita, y a pas que ça
La société Chiquita a licencié quelque 6000 personnes, comme par hasard membres du syndicat, au Honduras, le pays le plus touché par l’ouragan. Les travailleuses, qui constituent l’essentiel de la main-d’œuvre d’emballage, ont été licenciées en premier et ne peuvent espérer trouver un emploi avant la fin de cette année. Une situation catastrophique dans un pays où il n’existe pas d’indemnités de chômage.
Malgré des déclarations affirmant qu’elle remettrait les plantations saccagées en état et qu’elle s’abstiendrait de licencier des employés, l’entreprise Chiquita a menacé en janvier de mettre fin à ses opérations dans le pays si le syndicat refusait de signer un accord avec des clauses inférieures au précédent. gs
Source : Informations, journal de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes, volume 69, n.1-2/1999.
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