Le résultat du référendum n’a pas fait grand bruit. Et pourtant le vote était important : il y a deux semaines, la population nyonnaise a refusé, à 52 %, l’ouverture d’une nocturne jusqu’à 21 heures.
Dans le canton de Vaud, tant qu’une loi cantonale sur l’ouverture des nocturnes n’aura pas été présentée, votée et appliquée, chaque commune a compétence pour accorder ou non l’ouverture des magasins jusqu’à 21 heures, suivant en cela la directive délivrée en 1995 par Jacques Martin : « Les magasins situés dans les communes dont les réglementations de police locale permettent une ouverture nocturne régulière, pourront, sur demande, obtenir un permis de déplacement des limites de travail de jour jusqu’à 21 heures, une fois par semaine, afin d’occuper leur personnel ».
Dès lors ce sont les municipalités, qui, par le biais du règlement de police, donnent le sésame aux commerçants de la ville. Et par conséquent sont chargées de jouer les arbitres entre les partenaires sociaux.
Ë Nyon, les quatre séances de négociations furent totalement improductives puisque la société industrielle des commerçants resta sourde à toutes les revendications émises par le syndicat SIB/Unia, leurs propositions se bornant à retranscrire les chapitres du Code des obligations. Aucune interdiction du travail sur appel, aucun salaire ni horaire minimum, et bien sûr aucune convention collective.
Le syndicat SIB/Unia exigeait quant à lui un supplément de 50, au pis de 25 % de salaire pour le travail en nocturne, une compensation d’horaire immédiate, l’interdiction formelle du travail sur appel et un accord légal entre les partenaires.
Rien n’y fit, et la Municipalité, de droite, passa outre. Le référendum, lancé par les syndicats, soutenu par les partis de gauche et les petits commerçants, fut présenté devant le peuple et accepté. La campagne porta sur les conditions de travail de la vente et leurs effets sur l’équilibre familial. Au fond, dans cette petite ville prospère, qui donc voulait les nocturnes ? Ni les habitants, population plutôt âgée et familles de classe moyenne goûtant au calme de la cité nyonnaise, ni les petits commerçants du centre, contents de fermer boutique à 19 heures. gs
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