Malgré sa réputation de lenteur, Berne se développe. Une nouvelle station de chemin de fer sera mise en service le 12 décembre près du Wankdorf où les sportifs trouveront bientôt un nouveau stade. Cela impose la création et le baptême de deux places et de six rues. Dans un quartier qui consacre déjà des rues à la Suisse centrale et à son histoire, ainsi qu’une place au Général Guisan, les nouveaux noms interpellent. Il y aura une place pour le pacifiste au drapeau blanc Max Daetwyler et une autre pour la fillette engagée (Verdingkind) Rosalia Grützner-Wenger qui est devenue écrivaine. Sur les six nouvelles rues, quatre porteront les noms de femmes, dont deux socialistes : Anny Klawa-Morf (1894-1993, entre autres, fondatrice des Faucons rouges à Berne (voir Pierre Jeanneret, Dix grandes figures du socialisme suisse, n° 2, Parti socialiste vaudois 1992) et Marie Boehlen, militante infatigable des droits de la femme. Il y a aussi la première doctoresse des écoles Ida Hoff et la libraire Rosa Neuenschwander qui fut la première conseillère en formation professionnelle pour les filles. Les deux hommes sont le pasteur Klaus Schadelin, qui fut aussi municipal bernois représentant le parti Jeune Berne qui a précédé les Verts, ainsi que le maître secondaire René Gardi plus connu comme auteur de récits de voyage et grand connaisseur de l’Afrique. N’oublions pas que Berne a déjà un chemin Gertrud-Kunz, que l’on surnommait la mère des réfugiés, et un chemin Carl-Lutz, le consul qui a sauvé la vie de nombreux Israélites hongrois. Tous les héros ne sont pas des militaires ou des hommes d’Etat.
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