Blick n’accepte pas que le quotidien le plus lu de Suisse soit le gratuit 20 Minuten. C’est compréhensible car les conditions de publication sont différentes. Mais il faut bien admettre que les quotidiens gratuits, selon la formule venue de Scandinavie, sont lus par de nombreux pendulaires et aussi par toujours plus de sédentaires de tous âges. Financés par la publicité, ils ont exigé une grosse mise de fonds des investisseurs. Plus ou moins volumineux selon les rentrées publicitaires, ils publient l’essentiel de l’actualité, pas seulement politique mais aussi économique et culturelle. Ils tiennent compte des diversités locales (quatre éditions régionales). Ce sont des journaux vite lus et pourtant complets. Les commentaires sont rares, ce qui satisfait ceux qui n’aiment pas qu’on leur fasse la leçon sur ce qu’ils doivent penser. Peut-être y aurait-il une place pour un journal compact payant, mais en attendant que le marché soit prêt, les quotidiens gratuits sont arrivés et il sera difficile de les déloger.
Depuis un certain temps je «fais le facteur» pour quelques habitants de mon immeuble. Au début il n’y avait qu’un intéressé, puis deux et maintenant six et tous d’un certain âge, en général abonnés à au moins un journal en plus de 2O Minuten. Dans trois cas, les mots croisés sont une raison de leur intérêt. Voilà pourquoi les éditeurs de journaux payants ont intérêt à chercher la motivation de leurs lecteurs. Une recommandation qui vaut aussi pour les éditeurs qui s’adressent à un lectorat de gauche. On a tant de peine à discerner ce qui permettrait à un grand journal populaire de prospérer, sans avoir à intégrer l’abonnement dans une cotisation syndicale.
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