En cette fin d’hiver, il est beaucoup question
d’histoire suisse. Le 6 mars, l’Eglise française de Berne, «seul lieu
de rassemblement qui ait subsisté» depuis 1353 a accueilli «l’acte
officiel célébrant les 650 ans de la Berne confédérée.» A cette
occasion, la Berner Zeitung, principal quotidien du canton, consacre
une série d’articles pour faire le point sur cet événement
Le 1er
mars, Konrad Tobler, chef de la rubrique culturelle, a fantasmé avec
des experts du Musée d’histoire de Berne sur cinq dates historiques :
1339, la bataille de Laupen ; 1476, la bataille de Morat ; 1528,
l’adoption de la Réforme ; 1653, la guerre des paysans ; 1798, la chute
de l’Ancien Régime. Que serait-il advenu si les vainqueurs bernois
avaient été battus ? La lecture est à la fois intéressante et
divertissante. Voici le résultat.
Après la défaire de Laupen, avec
le triomphe de la Savoie, Chambéry devient capitale. En 1976,
l’adhésion à l’Europe coupe l’herbe aux efforts autonomistes de la
Ligua Bernese.
Après la perte de Morat et suite à un mariage, l’Empire des Habsbourg fait partager aux Bernois le sort des Germains.
La
Réforme rejetée, un évêque permet à la Collégiale de devenir
cathédrale. Ultérieurement, l’évêché devient archevêché. Sage, le Grand
Duché d’Helvétie, créé par Napoléon, prospère comme paradis fiscal.
Les
paysans l’emportent en 1653 mais ils ne savent pas gérer les affaires
de l’Etat. Les troupes vaudoises permettent la constitution d’un régime
aristocratique valdo-bernois avec Lausanne comme capitale. Le pays est
rattaché à la France en 1945.
Quant à 1798, la victoire de l’Ancien
régime aboutit à la proclamation par Lénine d’une République bernoise
des Conseils de la classe paysanne socialiste. Celle-ci adhère à l’URSS
en 1924. Actuellement, Berne, aussi pauvre que l’Albanie, survit grâce
à l’aide économique massive de l’Union Européenne.
Avec des «si» on
pourrait mettre Paris dans une bouteille mais la fantaisie historique
peut être aussi une source de réflexion. Même si on ne refait pas
l’histoire.
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