Le «Collège du Travail» vient de publier un nouveau document fort utile pour découvrir le monde ouvrier genevois de la deuxième moitié du XXe siècle. Né en 1941, Pierre Schmid, fut apprenti puis ouvrier à la SIP. Devenu animateur local puis national de la FOMH-FTMH il a narré sa vie à Fabienne Blanc-Kühn. On revit une époque où les militants du Parti du travail faisaient la pluie et le beau temps dans les usines. Pierre Schmid, esprit indépendant, milite mais refuse de se fondre dans le moule communiste. Quand il adhère au Parti socialiste, il fait la distinction entre les activités syndicales et politiques. Il est, par ailleurs, un des rares ouvriers membre du PS. Quelques chapitres significatifs : Le conflit avec le Parti du travail, Pas facile d’être syndicaliste à la SIP, Face au gauchisme des années 70, Syndicaliste et député, Secrétaire central à la FTMH, assez seul.
Trois sujets méritent une lecture attentive: le Manifeste 77, son expérience de jeune ouvrier du PS et tout ce qui marque la différence entre l’action syndicale dans la vie genevoise et au niveau national.
Le Manifeste 77 a provoqué bien des querelles. Pierre Schmid a failli le signer. Il a renoncé en découvrant les thèses du manifeste, qui est un document de rupture. Puis, jeune ouvrier du Parti socialiste, Pierre Schmid nous fait rencontrer des connaissances : les frères Bossy, Dan Gallin, «le gardien de la ligne politique», Christian Grobet, Bernard Bertossa, Ruth Dreifuss et des autres dont André Donneur, enseignant au Québec. Enfin, pour un lecteur qui a bien connu plusieurs dirigeants de la centrale de la FTMH, à Berne, les remarques d’un ancien ouvrier genevois, devenu secrétaire central, nous font réfléchir.
Pierre Schmid, Souvenirs d’un syndicaliste FTMH, Collège du travail, Genève, 2002.
Articles sur Pierre et Solange Schmid in Michel Baettig : Ceux qui font Genève, Ed. Favre SA et Sonor 1988
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